Historique du projet / situation initiale (pourquoi ce projet ?)
L’association Cargo Bleu est à la recherche de racines qui révèlent les identités du territoire couvert (60kms autour de Surgères) en commençant par son centre. Pourquoi engager la réflexion sur la perception de notre territoire ? Les études menées en 2009, par les Offices du Tourisme, dans le cadre de la définition du Portrait identitaire du pays d’Aunis montrent une forme de désaffection des habitants pour ces terres, perception qui n’est pas aussi défavorable par les visiteurs. Le but de ce travail est de croiser les regards.
L’artiste choisi, Thierry Girard, photographe est reconnu pour son regard critique et artistique sur les paysages du quotidien incarnés par les habitants : portraits individuels et collectifs, vues urbaines, périurbaines et rurales.
L’approche de cet artiste met souvent à vif la force poétique des espaces et de leurs habitants ; notons que son travail est ouvert à la rencontre de la population et que ses portraits s’inscrivent dans une forme de dialogue et d’échange avec les personnes rencontrées et volontaires, qu’il ‘capte’ toujours avec respect.
Objectifs spécifiques
Pour les habitants, cette proposition permet une participation collective et offre de poser le regard sur ce qui est devenu invisible et qui, pourtant, constitue une partie des valeurs locales, toutes générations confondues. Le temps de création en résidence permet la rencontre. L’exposition propose, questionne et ouvre la réflexion.
Pour les visiteurs, l’exposition permet de partager une intimité du territoire qui n’est pas perceptible dans le passage, dans l’immédiateté.
Le regard proposé par cette œuvre va être le support d’un apprentissage artistique et pédagogique proposé à la population, toutes générations confondues.
Les restitutions de ces travaux permettront des rencontres inhabituelles entre les différentes populations de la Communauté de communes.
Objectifs pédagogiques :
La rencontre avec les scolaires pendant la création en résidence : dans le but de comprendre la démarche de recherche artistique, un ou plusieurs temps de rencontre seront organisés au Printemps 2013 avec des scolaires de la communauté de communes :
- la découverte de la démarche artistique est une fin pédagogique en soi ;
- le fait de prendre le territoire et ses habitants comme sujet permet également une forme de prise de conscience de l’importance de l’environnement direct et du cadre de vie.
La rencontre avec la population pendant la création en résidence : des temps de rencontres seront proposés en concertation avec la collectivité.
La participation des habitants à l’œuvre :
Une soirée de début de résidence sera organisée et ouverte au public.
Suivant la démarche de création mis en place, les habitants pourront être invités à être présents à certains endroits du territoire pour participer à une image de groupe composée sur le moment par l’artiste.
Ainsi l’art entre dans le quotidien, n’est plus lointain ; les habitants peuvent contribuer à la création.
Approche de l’œuvre par l’artiste
Un projet photographique
Réalisation d’un travail photographique sur Surgères et ses alentours
(échelle du canton et de la communauté de communes).
Quand on évoque la Charente-Maritime, on pense immédiatement à la « ville-phare », La Rochelle, à son « annexe », Rochefort, au littoral, aux îles… Et l’on oublie bien souvent les arrières-pays d’Aunis et de Saintonge, et encore plus le premier d’entre eux. Il est vrai que le paysage de l’Aunis intérieur, avec son air de petite Beauce, ne se prête guère a priori à la rêverie romantique et à l’égarement du voyageur. Cependant, ce territoire n’est pas un territoire à l’abandon, comme il en existe tant d’autres en France. Il y a une activité économique réelle avec un tissu de PME qui vient renforcer l’activité agricole traditionnelle, et une courbe démographique positive, peut être due en partie au phénomène de rurbanité, mais qui atteste en tout cas que ce territoire ne se dépeuple pas.
Ce qui manque, c’est sans doute un déficit de représentation du territoire, déficit qui empêche à la fois un sentiment d’appropriation positive de la part des habitants, et un processus d’identification de la part des gens extérieurs. C’est ce déficit de représentation que nous aimerions compenser par la mise en œuvre d’un projet photographique qui interroge et mette à vif ce territoire dans ses composantes à la fois humaines et paysagères. La ville de Surgères étant le cœur géographique et historique de cette partie de l’Aunis, nous limiterons cette investigation photographique à la ville elle-même et à son canton (qui recoupe également la Communauté de communes), soit douze communes et leurs villages et hameaux.
Dans mes travaux photographiques, j’essaye à la fois de concilier une certaine objectivité documentaire, à savoir une forme d’intelligence critique du territoire qui me permet d’en analyser avec le plus de justesse possible les différents aspects paysagers (paysages ruraux, paysages urbains, paysages vernaculaires et périphériques), avec une approche esthétique et artistique qui met en avant ce que j’appelle un « décalage poétique ». Les paysages que je photographie ne sont pas des paysages indifférents, extérieurs : j’aime qu’ils participent d’une relation empathique que j’entretiens avec le monde que je traverse.
On peut retrouver, dans un billet récent de mon blog, un long développement sur mon approche actuelle de cette question de la représentation des paysages à travers la photographie : http://wordspics.wordpress.com/2013/01/01/a-propos-darcadia-revisitee/
J’y développe mon souci de rééquilibrer une certaine forme de désenchantement du monde qui nourrit nombre de travaux photographiques contemporains par la mise en valeur des liens et de l’attachement que l’on peut avoir vis-à-vis des paysages dans lesquels on vit et on travaille, y compris les paysages les plus simples. Cela induit entre autres que ces paysages puissent être aussi “incarnés“ par leurs habitants. D’où l’importance de portraits individuels ou de groupes venant ponctuer cette en-allée photographique à travers le territoire choisi. Chaque portrait est une rencontre, un échange. Ces rencontres peuvent être le fait du hasard du chemin, elles peuvent être également préparées en amont, en faisant appel dès le début du travail à des volontaires désireux de s’inscrire dans ce projet.
Et puis, le printemps qui s’invite dans l’intitulé du projet n’est pas là par hasard : ce moment du regain de la nature est comme une métaphore d’une forme de “célébration“ de la vie en ce territoire.
Le protocole de prise de vue, généré par l’utilisation d’une chambre grand format, participe également de ce rapport particulier aux gens et aux paysages. Pour les premiers, il garantit un échange moins anodin qu’un simple portrait clic-clac, échange qui stipule de part et d’autre une vraie pause dans le déroulement inexorable du temps. Certaines photos de groupes (familles, groupes de travail etc.) pourront être même mises en scène. Pour les seconds, cela induit un rapport plus attentif et plus contemplatif qui donne justement à mes photographies de paysage cette dimension “vécue“, voire intime, dont nombre de textes critiques se sont faits l’écho.
Cela dit, il ne s’agit pas de faire “le portrait officiel“ d’un territoire, mais de contribuer à sa meilleure connaissance. Ce projet s’inscrit dans une démarche artistique qui oblige à respecter le libre propos de l’auteur.
Calendrier
Du 1er au 30 juin 2013 :
Soirée d'ouverture de la création en résidence jeudi 2 mai 2013 à 18H00 à 20H00, à la Halle Métallique de Surgères, sur réservation préalable au 05 46 07 19 15
Création en résidence (mi-mai, début du Printemps)
Rencontre de l’artiste avec les scolaires et les habitants pendant ce temps de présence sur le territoire
Du 19 juillet au 21 septembre 2013 : Exposition ‘Un printemps à Surgères’ de Thierry Girard
2 dates de rencontre pendant l’été
Décembre 2013 : Sortie du Catalogue ‘Un printemps à Surgères’ de Thierry Girard
A noter : Après une première exposition à Surgères, il peut être envisagé d’exposer le travail en d’autres lieux, en relation notamment avec les différents partenaires de l’opération (CG, Région etc.).
"Un printemps à Surgères" de Thierry Girard, et après...
Au cours du deuxième semestre, ateliers artistiques et pédagogiques autour des thématiques abordées par l’œuvre donnant lieu à une restitution au mois de décembre 2013.
Description des ateliers artistiques autour des thématiques abordées par l’œuvre
L’association propose d’animer des présentations (analyser l’œuvre –porte-folio spécifique-, mettre au jour les thèmes traversés,…) et des ateliers graphiques auprès de la population, notamment les scolaires, pendant le second semestre 2013 à la fois sur la forme esthétique (travail des couleurs perçues, travail au trait des éléments emblématiques par exemple) et sur le fond (comment parler autrement de tel ou tel thème émergeant de la perception de l’artiste par exemple).
Idéalement, cette offre d’ateliers doit prendre forme dans une série de rencontres régulières et s’adresse à toutes les générations.
Une hiérarchie d’objectifs pédagogiques sera établie pour les interventions en milieu scolaire et périscolaire selon les âges, par exemple :
- travail des harmonies de couleur pour les 4-6 ans
- graphisme des éléments les plus représentatifs (patrimoine par exemple ressortant de l’œuvre) pour les 7-9 ans
- comment exprimer autrement la thématique résultant d’une ou plusieurs photos pour les 10-18 ans (avec des thématiques adaptées à l’âge), travail graphique en plan et en volume également adapté à l’âge.
Le travail avec les adultes amènera à s’exprimer artistiquement sur des thématiques identifiées avec une recherche plastique. Les ateliers seront adaptés aux aptitudes de motricité et intellectuelles des personnes encadrés. Dans le cas, d’un public de personnes handicapées, la proposition d’atelier sera établie avec les personnes assurant l’encadrement.
Grâce à un objectif construit au fil des rendez-vous de travail, les techniques artistiques deviennent des moyens d’expressions au même titre que la parole.
L’association propose d’ouvrir des thématiques sur le territoire qui s’inscrivent dans une relation de durabilité et de contextualité.
Dès que cela sera possible et si le thème si prête, le travail artistique des groupes restera à destination mobilière ou immobilière dans le lieu de création ou dans la commune concernée.
Avec l’accord des collectivités par convention, les créations sur un même thème pourront être présentées dans des espaces publics fréquentés tels que les halls de la Mairie, des écoles, des maisons de retraite, ou autres lieux à définir.
Il est envisagé d’explorer des thèmes communs avec des groupes de générations différentes, pour accentuer la rencontre, la diversité des points de vue et l’échange.
Les techniques artistiques mises en pratique seront, par exemple, le dessin au trait, l’aquarelle, les peintures acryliques et à la cire pigmentée, la mosaïque ou encore le papier mâché. Des designers pourront être intégrés à la démarche notamment dans une notion de revalorisation d’objets désuets (pratique dite d’éco-design).
Un moment d’échange: une exposition de restitution des travaux d’ateliers menés pendant le deuxième semestre 2013 dans le cadre ‘Un printemps à Surgères’ de Thierry Girard et après ? serra programmée en décembre 2013.
Les groupes d’ateliers pourront se rencontrer, expliquer leur travail et croiser le regard des autres.
M. Thierry Girard, sera invité et disponible pour un ou plusieurs temps d’échange.
Public concerné
Idéalement, toutes les strates de la population.
Dans les faits et par rapport aux structures socio-éducatives en place : les enfants par les actions scolaires et périscolaires, les adolescents (notamment si les lycées, le Centre d’Animation Cantonal, le Bureau information jeunesse relaient l’information), un partie d’adultes en contact avec le CAC, les ainés (via l’Office et les maisons de retraite).
A noter : la population adulte active sera probablement plus difficile à informer et à mobiliser (toutefois, une information peut être diffusée avec pertinence par les médias de la CDC, les réseaux associatifs, les entreprises partenaires du projet et accompagnée d’un système d’affichage).
Selon les âges et les travaux, les groupes encadrés seront constitués de 6 à 12 personnes.
A noter : pour les enfants et les personnes handicapées, l’association n’a pas les moyens d’assurer un personnel d’accompagnement. Il sera impératif d’agir de façon concertée avec les structures d’encadrement existantes.
Objectifs pédagogiques
Avec les scolaires, les objectifs sont multiples et varient selon les âges :
- poser le regard sur une création contemporaine et sur le sujet de l’œuvre qui repose sur un contexte environnemental proche
- analyser la construction de l’œuvre sur le plan esthétique et du fondement
- faire ressortir les thèmes abordés et en donner une interprétation
- appréhender une technique artistique
- se servir de cette technique artistique pour s’exprimer
- apprendre à présenter et à expliquer un travail personnel
- dans le cas d’une production collective, savoir échanger pour aller vers un but commun
Enfin, les productions seront autant que possible exposées assez longtemps afin de rehausser l’importance de cet acte créatif.
Avec habitants de tous âges (idéalement) : les objectifs énoncés pour les scolaires sont valables.
L’intérêt fondamental est de mener des ateliers en parallèle sur des thèmes identiques et de permettre à l’issue des ateliers de création, la rencontre des générations pour en parler.
Calendrier
Septembre à début décembre 2013 : Ateliers artistiques et pédagogiques s’appuyant sur l’œuvre d’ ‘Un printemps à Surgères’ de Thierry Girard
Décembre 2013: Restitution des travaux des ateliers artistiques et pédagogiques
A noter : Ces travaux pourront être exposés, à la suite, à différents endroits de la communauté de communes dans des espaces publics fréquentés tels que les halls de la Mairie, des écoles, des maisons de retraite, ou autres lieux à définir.